Présentation de Suzanne sur la région de Deschambault et les moulins
LES MOULINS DE LA RÉGION DE DESCHAMBAULT/GRONDINES
Le Québec a connu différents types de moulins. Les moulins à eau, à vent, à farine et à scie. Plusieurs moulins ancestraux remontent au 18è siècle et sont protégés. Leur vocation a beaucoup évolué avec le temps. Certains sont devenus des musées, des centres d’interprétation, des résidences et même des bureaux d’affaires.
LE MOULIN DE GRONDINES
En 1686, en Nouvelle France, le Conseil souverain imposa de construire le moulin à farine, appelé moulin banal où tous les censitaires étaient obligés d’y faire moudre leur grain. Ils devaient payer un droit de mouture, le droit de banalité.
Le moulin de Grondines a été construit en 1674 par le meunier Pierre Mercereau. Ce moulin serait le plus ancien moulin à vent du Québec.
Il a la forme d’une tour cylindrique de 3 étages situé à plat au bord du fleuve. Il a aussi servi de phare pour la navigation.
Il est classé bien culturel en 1984. Je vous encourage à aller voir ce moulin qui vous transportera à une autre époque.
LE MOULIN DE LA CHEVROTIÈRE
Le moulin de la Chevrotière fut bâti en 1802 et une dépendance datant de 1766 en fait partie. Ce magnifique moulin à eau est classé monument historique, il abrite actuellement une exposition permanente sur les métiers traditionnels, les artisans du bois, du fer, de la pierre. Il raconte le savoir-faire des pilotes du St-Laurent.
Le nom du premier propriétaire est Joseph Chavigny de la Chevrotière.
LES MOULINS DE ST-CASIMIR
J’ai un lien particulier avec des moulins aujourd’hui disparus qui étaient situés à St-Casimir sur la pointe de terre qui sépare la rivière Noire et la rivière Ste-Anne. Mon troisième arrière-grand-père Wilbrod Demers, qui était marchand de bois à St-Pierre-les-Becquets, avait contracté un bail de 12 ans en 1854 auprès de Peter Burnett, le seigneur des Grondines. Le contrat a été signé chez le notaire Dury.
On peut lire sur le contrat que Wilbrod Demers devait rendre fonctionnel un « moulin à scie avec tous les mouvements qui en dépendent ainsi que la chaussée qui est construite pour retenir les eaux, et un pont qui est au-dessus du dit moulin ».
Sur le côté ouest de la rivière Noire en bas de la chaussée, « un moulin à farine en pierres de bonne maçonnerie avec un bon comble en bon bois, lequel moulin sera construit de même grandeur et proportion que le moulin à farine de Sainte-Anne-de-la Pérade ». Le texte précise « qu’aussitôt qu’il sera fait et en oeuvre de moudre à la satisfaction du bailleur, le preneur Wilbrod Demers aura la pleine et entière jouissance de tous les profits et revenus pour son propre bien jusqu’à l’expiration du présent bail. La scie circulaire qu’il a posée lui appartient. Le preneur s’oblige à payer 200 livres par année, au mois d’août ». « Il aura droit de prendre une quantité de billots de bois de pins et d’épinettes blanches de 12 pieds et 10 pouces. » Ces billots « booms » étaient acheminés vers Québec en passant par les rivières Noire et Sainte-Anne.
Malheureusement, Wilbrod est décédé en 1864 deux ans avant la fin de son bail, mais sa mission était accomplie. Les recherches que j’ai faites disent que Wilbrod brassait pas mal d’affaires avec des marchands importants de Québec, il avait mis sa maison de St-Pierre-les Becquets en garantie sur le bail de Grondines.
Son fils Philippe Wilbrod qui aurait pu prendre la relève est décédé l’année suivante en 1865 à l’âge de 26 ans. Sa veuve, Mary-Jane Marchildon s’est retrouvée seule avec trois jeunes enfants. La maison de St-Pierre-Les-Bequets a été vendue à la criée aux portes de l’église et elle a demandé une renonciation à la succession pour le bien de ses enfants.
Les moulins à scie et à farine n’existent plus mais une photo d’époque en conserve la trace. Les moulins ont ensuite été loués par Pierre Hubert Grandbois selon un bail signé chez le notaire Louis Guillet le 6 octobre 1866. Il est précisé dans le texte que « le tout est actuellement en la possession des représentants de feu Wilbrod Demers ».
On retrouve l’emplacement sur les terres autour de la pointe appelée le bateau où une statue de la vierge est installée. Cette histoire s’est glissée jusqu’à nous grâce à des actes notariés.