Prix du Gouverneur général
pour les arts du spectacle 2024
Vidéo présentée au Gala
Discours de Mélanie au Gala du CNA
Une vie à monter sur scène.
C’est une vie à descendre en soi.
Vos excellences, distingué·es invité·es, vous devant moi, chèr·es lauréat·es, mes ami·es Daniel et Angélique, mon fils Milo Demers, le seul vrai spectateur et témoin de ma vie. Merci d’être ici. Merci d’être là. Être là. C’est probablement le seul principe qui existe et qui guide l’artiste que je suis.
Chez moi, il n’y a pas eu d’appel, ou de grande révélation. Il n’y a pas eu d’élection. Il n’y a eu que le simple fait d’être là. Chaque jour. Pas à pas. Debout. En toute présence. Et, parfois même, en toute puissance.
Pas la plus belle. Pas la « plus bonne ». Pas la plus douée. Mais celle qui est là. Qui fait. Qui répète. Qui s’acharne. Qui a du plaisir dans l’acharnement. Dans la bataille avec soi, ses démons, ses fracas.
Parce que oui, une vie à monter sur scène. C’est une vie à descendre en soi. Et descendre en soi. Ce n’est pas de tout repos. Ce n’est pas joli joli. Ce n’est pas jojo. C’est visqueux et collant et ça ne sent pas toujours très bon.
Créer a quelque chose d’obscène. La plupart du temps, je m’observe dans toute ma sauvagerie, dans toutes mes imperfections, dans toutes mes impatiences et je dis en mots, en gestes, en intentions, je dis, je crie que je suis là. Que nous sommes là. Depuis la grotte de Lascaux jusqu’au dernier succès populaire à la radio. Nous avons collectivement ce besoin d’être là.
De témoigner de notre présence. Et ce faisant, en infusant peut-être une petite dose de beauté, nous transformons nos bordels en jardins, nos dépotoirs en petits paradis et nos maux ordinaires en butin de guerre.
So today, I stand before you humbled by the honor. I stand before you surrounded by my family, my crew, my people, my colleagues. Invisible to you but ever so present to me. I stand before you surrounded by those who unconditionally love me, challenge me, support me, inspire me. Those who remind me that our destiny is accomplished in the fundamental act of being in the absolute moment of now. Together.
Before any act of creation. Before the movement. Before the verb. There is this small little thing called presence. An awareness so powerful and overwhelming thatsometimes it prevails, sometimes it heals and sometimes it consoles.
The world is so broken and corrupted and unfair, it needs a little bit of art and a little bit of love. And with a little bit of both, we might create the revolution and the celebration that we all long for. At least, it is the fairy tale that I keep telling myself.
L’art et l’amour pour marcher sur nos terrains minés. Et avant que tout explose avoir dit : Nous sommes ici.
MD
Chez moi, il n’y a pas eu d’appel, ou de grande révélation. Il n’y a pas eu d’élection. Il n’y a eu que le simple fait d’être là. Chaque jour. Pas à pas. Debout. En toute présence. Et, parfois même, en toute puissance.
Pas la plus belle. Pas la « plus bonne ». Pas la plus douée. Mais celle qui est là. Qui fait. Qui répète. Qui s’acharne. Qui a du plaisir dans l’acharnement. Dans la bataille avec soi, ses démons, ses fracas.
Parce que oui, une vie à monter sur scène. C’est une vie à descendre en soi. Et descendre en soi. Ce n’est pas de tout repos. Ce n’est pas joli joli. Ce n’est pas jojo. C’est visqueux et collant et ça ne sent pas toujours très bon.
Créer a quelque chose d’obscène. La plupart du temps, je m’observe dans toute ma sauvagerie, dans toutes mes imperfections, dans toutes mes impatiences et je dis en mots, en gestes, en intentions, je dis, je crie que je suis là. Que nous sommes là. Depuis la grotte de Lascaux jusqu’au dernier succès populaire à la radio. Nous avons collectivement ce besoin d’être là.
De témoigner de notre présence. Et ce faisant, en infusant peut-être une petite dose de beauté, nous transformons nos bordels en jardins, nos dépotoirs en petits paradis et nos maux ordinaires en butin de guerre.
So today, I stand before you humbled by the honor. I stand before you surrounded by my family, my crew, my people, my colleagues. Invisible to you but ever so present to me. I stand before you surrounded by those who unconditionally love me, challenge me, support me, inspire me. Those who remind me that our destiny is accomplished in the fundamental act of being in the absolute moment of now. Together.
Before any act of creation. Before the movement. Before the verb. There is this small little thing called presence. An awareness so powerful and overwhelming thatsometimes it prevails, sometimes it heals and sometimes it consoles.
The world is so broken and corrupted and unfair, it needs a little bit of art and a little bit of love. And with a little bit of both, we might create the revolution and the celebration that we all long for. At least, it is the fairy tale that I keep telling myself.
L’art et l’amour pour marcher sur nos terrains minés. Et avant que tout explose avoir dit : Nous sommes ici.
MD